Le Grand Cirque de la Réalisation Professionnelle au Féminin : Quand le Juggling Devient un Sport Olympique (et qu'on nous donne une seule main)

Salut les Âmes Lectrices !

C'est dimanche, le jour parfait pour une petite introspection... et avouons-le, pour refaire le monde (au moins le nôtre !) avec un bon café ou un bon thé.

Aujourd'hui, j'avais envie de vous parler d'un sujet en lien avec notre thématique du mois, qui me travaille, me turlupine, et me fait parfois hérisser le poil de façon très distinguée : la fameuse réalisation professionnelle des femmes et cette non moins fameuse ascension sociale.

Spoiler alert : la route est semée de pétales de roses... mais aussi de peaux de bananes, de briques LEGO et de doudous égarés.

Bienvenue dans ma tête, et peut-être un peu dans la vôtre !

La Jeune Femme Libérée (de tout, sauf d'elle-même)

Il fut un temps, pas si lointain, où j'étais cette jeune femme pleine d'ambition.

Mon agenda ? Une partition de millefeuilles de réunions, de formations, de afterworks (oh, la douce mélodie de l'apéro prolongé !).

Ma seule préoccupation ? Gravir les échelons, prouver ma valeur, et accessoirement, réussir à faire tenir mon pull préféré sans boulocher plus de trois lavages.

La question de l'équilibre vie pro/vie perso ? Une vague notion. J'étais une sorte de ninja de la carrière, capable de jongler avec les dossiers complexes et les stratégies de développement sans jamais (ou presque) transpirer.

Mon mantra : "Seule, on va plus vite. À deux... non, toujours seule, c'est mieux pour l'avancement." Une période égoïste ? Peut-être. Mais oh combien efficace pour l'évolution de carrière des femmes qui n'ont alors que cela à penser !

Je rêvais de succès professionnel féminin, de leadership au féminin, de postes à responsabilité. Et j'étais sur la bonne voie. J'avais le sentiment d'être à ma place, d'être reconnue.

Et puis... BAM.

La vie. L'amour. Les bébés.

L'Arrivée des Mini-Tornades et l'Effet Papillon (ou Plutôt "Effet Papillon-qui-bat-des-ailes-et-provoque-un-tsunami-dans-ta-vie")

Ah, la maternité ! Cette expérience merveilleuse, transformatrice... et surtout, cette petite explosion atomique qui redéfinit chaque parcelle de votre existence.

Soudain, mon emploi du temps millimétré est devenu une œuvre d'art abstraite, où les rendez-vous s'entrechoquaient avec les siestes, les purées de carottes et les crises de larmes (les leurs, parfois les miennes, avouons-le).

La question de l'équilibre vie pro-vie perso est devenue une obsession, un Graal lointain et moqueur.

Et c'est là que le livre de Céline Alix, "Merci mais non merci, comment les femmes redessinent la réussite sociale" (publié aux Editions Payot, si vous cherchez une bouffée d'air frais !), a résonné en moi comme un gong libérateur.

Elle pointe du doigt, avec une justesse incroyable, une réalité qui me frappe depuis des années : la charge mentale des femmes en entreprise et à la maison n'est pas une légende urbaine, c'est un sport de combat quotidien !

Le Grand Silence de la Société : "Vous Avez Voulu Bosser, Mes Jolies ?"

Céline Alix le dit si bien, et c'est là que le bât blesse : la question de l'adaptation de la société au fait que, désormais, les femmes travaillent est entièrement portée par les femmes elles-mêmes.

En gros, et je caricature à peine (avec tendresse, bien sûr, je ne suis pas là pour jeter l'opprobre sur nos chers homologues masculins, on les aime bien quand même !), l'équation est devenue : "Ok, les filles, vous avez voulu sortir des fourneaux pour les open spaces ? Très bien ! Mais ne venez pas vous plaindre si vous devez faire des pirouettes dignes du Cirque du Soleil pour tout gérer ! Le tableau Excel le jour, la logistique familiale le soir, le tout avec le sourire, s'il vous plaît !".

Il n'y a jamais eu de grande réunion de crise nationale (du moins en France) pour se dire : "Bon, les gars, le modèle 'Papa à l'usine, Maman à la maison' est officiellement périmé. On fait comment pour le collectif ? On réorganise qui, quoi, comment ?"

Non, la réponse de la société (à grand renfort de stéréotypes bien ancrés, n'est-ce pas ?) a plutôt été : "C'est votre problème, chères mesdames. C'est le prix à payer pour votre indépendance. Vous avez le droit d'avoir une carrière épanouissante, mais n'oubliez pas les chaussettes à trier !"

Et c'est là que ça coince.

On nous demande d'être des wonder women, des super-héroïnes, des équilibristes du quotidien.

On nous demande de repenser notre projet professionnel féminin, de trouver un nouveau sens au travail, de nous réinventer, sans que le cadre sociétal ne bouge d'un iota.

La flexibilité au travail pour les femmes reste un vœu pieux, souvent interprété comme un signe de moindre engagement. Et la conciliation vie professionnelle et familiale devient notre fardeau, pas une responsabilité collective.

Le Juggling Élégant (ou Comment Garder la Tête Haute Quand on Court Après une Balle et un Gant)

Alors oui, cette question me perturbe.

Comment faire pour allier ambition professionnelle femme et vie de famille épanouie, sans y laisser notre santé mentale (et notre bonne humeur) ?

Comment continuer à viser l'ascension professionnelle des femmes quand on a l'impression de courir un marathon avec un sac à dos rempli de lessive et de devoirs ?

Le livre de Céline Alix n'apporte pas de solution miracle (parce qu'elle n'existe pas, bien sûr), mais il offre une reconnaissance essentielle et des pistes de réflexion. Il nous invite, nous les femmes, à redéfinir NOTRE propre succès, à ne pas nous contenter du modèle imposé. À oser dire "Merci mais non merci" aux injonctions qui ne nous correspondent plus.

Ce n'est pas une question de rejeter les hommes ou de pointer du doigt une "faute". C'est une question de reconnaître une réalité, de se donner les moyens (individuels et collectifs) de la changer, et surtout, de se donner le droit d'être parfaitement imparfaites dans ce grand numéro d'équilibriste.

C'est un appel à la bienveillance envers nous-mêmes et à l'ouverture du dialogue.

Alors, les Âmes Lectrices, comment vivez-vous cette "réalisation professionnelle" ?

Avez-vous, vous aussi, ressenti ce décalage ?

Partagez vos pensées et vos astuces en commentaire ! Ensemble, on est plus fortes... et on trouvera peut-être le mode d'emploi de ce fichu manuel de vie !

P.S. : N'oubliez pas d'aller jeter un œil à l'article dédié à "Merci mais non merci" sur le blog, il complète parfaitement cette réflexion !